Note de synthèse
La commune de Saint-Barthélemy s'étend sur 2192 hectares délimités par des cours d'eau : au nord, un ruisseau établit la séparation avec Pluméliau, à l'ouest, la profonde saignée du Blavet engendre une frontière naturelle avec Melrand et Quistinic, au sud le ruisseau de Saint-Adrien marque la limite avec Baud, et à l'est, c'est le même ruisseau qui le divise de Guénin.
Le territoire est vallonné, parcouru de nombreux ruisseaux. Sur le canton de Baud, le Blavet forme la transition entre sous-sol de schiste et de granite. Situé à l'est du Blavet, Saint-Barthélemy possède un sous-sol composé essentiellement de schiste comme Pluméliau, Guénin et la partie sud-est de Bieuzy. Sur le terrain, on remarque que l'utilisation du schiste dans la construction des maisons traditionnelles est réservée à la moitié est de la commune, tandis que la partie ouest privilégie majoritairement le granite provenant des communes voisines de Melrand, Quistinic et Baud. Quelques massifs de granulite émergent sur la carte géologique, au sud de Tréblavet (le long du Blavet), exploités en petites carrières à ciel ouvert.
Le territoire fertile est essentiellement agricole, dans les périodes anciennes, avec une importante culture de froment destinée à l'exportation, vendue sur les marchés d'Hennebont et de Pontivy. Les autres cultures consistent en seigle, avoine, blé noir qui se commercialisent localement. L'importance de l'élevage bovin est attestée par les nombreux logis-étables recensés sur le territoire, ainsi que dans le rapport de 1733 de l'intendant des Gallois de la Tour, très précis sur le plan économique. Le chanvre est également cultivé, dans un courtil à chanvre attenant à la ferme dont il est systématiquement fait mention dans les prisages et mesurages, le travail autour de la toile étant autrefois une source de revenus complémentaires pour les paysans. L'importante production de cidre est attestée dans les inventaires après décès qui mentionnent couramment la présence de barriques et de fûts, ainsi que dans les baux de fermage dans lesquels il est demandé aux fermiers de planter des pommiers tous les ans dans les vergers.
Le patrimoine archéologique de la commune, non répertorié dans ce dossier, couvre des périodes allant du néolithique à l'époque gallo-romaine. Les deux menhirs de Kernars situés à 500 mètres environ du Blavet, au sud-ouest de la commune, sont des vestiges de la civilisation mégalithique. Par ailleurs, des restes de lieux funéraires sont signalés à Kerhel où une stèle hémisphérique en granite de l'âge du fer (5e siècle avant J.C), très comparable à celle découverte à Castennec en Bieuzy, accompagne une urne cinéraire. De l'époque romaine datent la voie venant de Castennec (en Bieuzy) et passant à Talforest, Ti Losket et Henven ainsi qu'un reste de retranchement à Pen-Mané.
L'histoire de Saint-Barthélemy est indissociable de la paroisse de Baud dont elle est une ancienne section. Elle ne s'en détache qu'en 1867 pour devenir commune à part entière, à la demande des habitants qui trouvent le bourg de Baud trop éloigné.
Le territoire du canton de Baud est situé dans l'ancienne forêt primitive centrale de Bretagne qui constitue aux premiers temps féodaux le comté du Porhoët issu du démembrement du comté de Rennes. En 1221, le comte Alain reçoit de son frère Geoffroi la totalité du territoire situé à l'ouest de l'Oust dans lequel se situe le canton de Baud, avec Castel Noec (en Bieuzy) ou Castennec comme siège. Le château tombe en ruines, aussi Alain de Castel Noec transporte-t-il en 1228 le siège de la seigneurie sur l'Oust, à Rohan, dont il prendra le nom. Seigneur suzerain du territoire, en particulier des paroisses de Bieuzy et Melrand et d'une partie de celle de Guénin et Pluméliau, la famille de Rohan rentre en possession de la seigneurie de Baud, initialement détachée de la vicomté de Rohan, dès la fin du 15e siècle. Plus tard, vendue aux Kerveno de Pluméliau, Baud constituera avec Kerveno une très puissante seigneurie érigée en marquisat en 1623 et relevant directement du roi. L'influence locale des familles de Kerveno et de Rimaison (en Bieuzy) sera relayée au 18e siècle par la famille de Lannion, gouverneurs de Vannes, rentrée en possession de la seigneurie de Quinipily à Baud au milieu du 17e siècle.
L'emprise de ces puissantes familles est telle que peu de petites seigneuries vassales peuvent s'implanter. Certains lieux en conservent cependant encore des traces (voir : dossier collectif manoirs et château, dossier collectif moulins).
A l'inverse, l'architecture vernaculaire a conservé de nombreux témoins des 17e et 18e siècles ainsi que quelques vestiges du 16e siècle, reflets d'une bonne santé économique pour la province sous l'Ancien Régime (voir : dossier collectif maisons et fermes).
Chargée d'études Inventaire