• inventaire topographique, ville de Vannes
Ferme de la Madeleine et de Kerouarn, impasse Kerfer (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse impasse Kerfer , 33 rue Paul Doumer
  • Cadastre 1809 H2 581  ; 1980 DK 341,342, 428, 124, 142, 416, 353, 352, 146, 147
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    de la Madeleine
  • Parties constituantes non étudiées
    garage, jardin, cour, enclos, écurie, remise, étable, verger

La ferme de la Madeleine ou Kerfer (Kerouarn en breton, plaque apposée sur la façade d'une des deux maisons), est l'élément fondateur du quartier des années 30 situé au nord-ouest de l'école normale. Madame Glaize qui vend à Jules Rochard la parcelle sur laquelle est édifiée la ferme est propriétaire de la parcelle dite de la Corderie ou prairie de la Madeleine. Dans l'acte de vente, il est précisé que l'acheteur doit laisser libre une bande de terrain de 10m au milieu de la parcelle achetée, afin de pouvoir y établir une rue susceptible d'être classée en voie urbaine. Cette demande laisse supposer qu'un projet de lotissement existait sur la rue Frélaut, en accord probable avec les Rosenzweig qui possédaient la parcelle voisine. De même pour la rue Paul Doumer, Jules Rochard loue le reste de la prairie comme pâture, mais cette prairie est divisée en lots et l'acte de vente précise que le loyer de la pâture sera diminué au fur et à mesure de la vente des lots. Cet acte précise également l'obligation d'enclôre les parcelles achetées. Les Glaize n'en étaient pas à leur première opération immobilière, puisqu'ils avaient déjà loti la rue de Kerozen. Le lotissement prévu sur la rue Paul Doumer et sur le début de la rue Jean Frélaut ne fut pas réalisé par les Glaize. En 1926, Jules Rochard, ayant acquis la partie est de l'actuel rue Jean Frélaut, propriété des Rosenzweig a commencé de la lotir lorsqu'il conclut un accord avec Madame Glaize concernant le tracé définitif de la rue Frélaut, qu'il avait modifié et sur lequel il avait édifié un mur de clôture dans la parcelle de sa ferme.

La ferme est édifiée sur une partie de la prairie nommée "la corderie" ou "prairie de la Madeleine", parcelle I 778 du cadastre 1844 d'une contenance de 4432m². Cette parcelle est achetée par Jules Rochard le 23 septembre 1895 à Mme Glaize, née Louise Pradier. La ferme est édifiée dans l'année qui suit car elle figure sur le plan Léchard de 1897. Elle est constituée de deux corps de logis contemporains, reliés et encadrés par des dépendances à haut surcroît. La ferme est complétée dans les années 1930 par la construction d'une 3e maison en prolongement nord du logis sud. A la mort de Jules Rochard en 1936, il est certifié qu'à la ferme de la Madeleine est annexé un potager constituant le lot n°8 du lotissement de la rue Paul Doumer (actuellement jardin correspondant au n°33).

L'incendie de la toiture du corps sud dans les années 1960 entraîne la suppression d'une lucarne en pierre sur la façade est, lucarne visible sur la photo des années 20. Les dépendances seront très modifiées, parfois transformées en logis, entre 1930 et 1980. La 3e maison est détruite en 1987 et remplacée par le parking d'un immeuble édifié sur la rue Doumer. La partie nord de la parcelle, coupée par la rue Frélaut dans les années 20 lors de la mise en place du lotissement dit Cité-Rochard, est divisée en deux parcelles sur lesquelles s'édifient deux maisons dans les années 60. Le terrain au sud de la cour enclose, autrefois occupé par des serres, un verger et un garage, est divisé en deux et construit de deux maisons en 1987.

La ferme est de plan en L. Elle est constituée de deux logis non reliés donnant sur une cour enclose limitée par deux piliers d'entrée. La maison orientée au sud est en moellon enduit. De plan double en profondeur, l'habitation possède un étage carré et un étage en surcroît desservi par un escalier en bois, à double révolution avec jour central. L'entrée latérale dessert deux pièces, l'une en façade, la seconde en enfilade en profondeur. A droite de ce logis, une écurie également double en profondeur possèdait un haut surcroît, aujourd'hui transformé en étage d'habitation. Une porte latérale donnait accès à l'écurie postérieure. A gauche, seconde écurie ou étable à vaches, à élévation symétrique par rapport à la première. Le surcroît a également été transformé en habitation. La seconde maison, construite en deux parties est formée d'un premier corps enduit couvert à croupe, à étage carré et étage en surcroît. Il se compose de deux pièces au sud, doublées au nord d'une vaste entrée avec cage d'escalier, l'escalier en bois à double révolution et jour. Au vu de l'épaisseur du mur de refends, la partie nord de la maison pourrait être une ancienne dépendance, transformée en habitation à étage carré. En moellon au rez-de-chaussée, elle est en pan de bois à l'étage sur cour et en moellon sur jardin.

  • Murs
    • granite
    • enduit
    • moellon
    • pan de bois
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente, cage ouverte
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Aujourd´hui insérée dans l´espace urbain, en coeur d´îlot, la ferme de la Madeleine ne donne plus l´impression qu´elle devait dégager à sa construction, isolée, et de proportions étonnantes pour une simple ferme, sans cependant pouvoir rivaliser avec celles de l´Ecole Normale toute proche. Avec ces deux grands logis bourgeoisement conçus, son jardin d´hiver au sud visible sur la photo prise dans les années 1920, c'est un bourgeois et non un épicier qui s´établit à la campagne et qui montre sa puissance financière. On peut se demander s´ils furent vraiment tous deux habités et par qui : en effet, Jules Rochard qui investit rapidement dans les terrains environnants à des fins de lotissement se construisit deux autres maisons très proches, et l´on sait qu´à sa mort, ni lui, ni ses héritiers n´habitaient la ferme considérée comme élément fondateur du quartier des années 30 qui l'entoure. On sait que Jules Rochard possèdait aussi la société "La Salubrité" qui commercialisait 3 types de maisons ouvrières : le type logements ouvriers avec une partie magasin, écuries dans un hangard côté ouest, le type maison ouvrière (maison démontable en bois achetée au camps américain), le type maison ouvrière en pierres et parpaings couverte en tuiles rouges. (Cf les clichés à ce sujet). Cette activité explique sans doute son association avec Ducroquet pour la réalisation et la fourniture de matériaux de construction. On les voit en effet associés rue de Strasbourg sur les plans du lotissement de L'Herminier.

Bibliographie

  • Annuaire du département du Morbihan pour l'année 1899. Vannes : imprimerie Galles, 1899. 13,5 cm.

    p. 321
  • LAINE Claire, TOSCER Catherine. Vannes quartiers ouest. Edition ville de Vannes ; Animation du patrimoine. 2008.

    p. 26

Documents figurés

  • A. M. Vannes. 21 Fi. Plan cadastral 1807-1809. Tableau d'assemblage de la commune et plan par sections. Delavau (ingénieur) ; Dreuslin (géomètre). Plan aquarellé, 99,5 x 67,41 cm.

    Archives municipales de Vannes : 21 FI

Annexes

  • Acte de vente, 1895
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004