Maison de plan massé constituée d'un rez-de-chaussée en maçonnerie et d'un premier étage en pan de bois qui repose sur des poteaux latéraux et non sur des murs comme il est habituel.

[Marie-Dominique Menant et Catherine Toscer, enquête topographique, 2016]

L'actuel n°18 englobe deux édifices distincts : le premier est mitoyen du n°16 et le second correspond à la moitié de la maison n°20.

Les deux rez-de-chaussée sont commerciaux avec des murs-bahut en moellons de schiste remaniés et des étals formés par de larges plaques de schistes posées à plat. Si les deux bâtiments présentent un étage en encorbellement avec gouttereau sur rue, la mise en œuvre en est différente.

La façade de droite ne laisse apercevoir qu'une solive centrale et les abouts des solives de rive, deux entretoises comblant les espaces intermédiaires. Celles-ci sont ornées de deux chanfreins superposés avec congés. Au rez-de-chaussée, les poteaux corniers sont élargis en tête pour renforcer la liaison avec la solive de rive avec un décor mouluré sobre. L'étage ne comporte aucun décor si ce n'est la disposition des bois de contreventement en arrêtes de part et d'autre des baies. Les fenêtres, modifiées, avaient un format d'origine plus étroit et les poteaux sont finement chanfreinés lorsqu'ils encadrent une baie. L'accès à l'étage semble s'être fait via un escalier droit jouxtant une porte à encadrement en pierres de taille dans le mur mitoyen d'avec la maison n°20. Enfin, un conduit de cheminée se trouve sur le mur arrière. La forme triangulaire de cette maison et sa disposition suggèrent le remplissage d'une "dent creuse".

La façade de gauche laisse quant à elle apparaître l'about de chaque solive. L'intervalle est masqué par une double entretoise avec chanfrein et congés simples. A l'étage, le contreventement est assuré par des décharges obliques formant un motif de chevrons au centre du bâtiment. Le fenestrage, fort modifié, se composait à l'origine de petites baies alignées surmontées d'impostes, dont le format et l'emplacement sont encore décelables en façade. Deux pigeâtres tronconiques moulurés subsistent à l'étage. En intérieur, un aisselier contribue encore à la rigidité de la structure en reliant un poteau d'étage à une solive du plafond qui sert d'entrait. Un escalier en vis assure la desserte de l'étage depuis le fond de la pièce. Le mur mitoyen accueille les conduits de cheminée, une par étage, dont il ne reste que des fragments de piédroits.

La restauration, finalisée en 2022, différencie les deux bâtiments par une mise en couleur distincte.

[Fanny Gosselin, Inventaire thématique "Architecture urbaine en pan de bois en Bretagne", 2024]