Dossier de présentation du mobilier IM22025085 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
La décoration au titre du 1% artistique du lycée Auguste Pavie (Guingamp), Lycée Auguste Pavie, 13 rue Anatole Le Braz (Guingamp)

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne

La décoration du lycée Auguste Pavie, au titre du 1% artistique, est composée de deux œuvres : une mosaïque de Gustave Singier (1909-1984) et un sculpture de Georges Delahaie (1933-2014). Le lycée ayant connu deux grandes étapes de construction, en 1962 pour l'externat, et en 1966 pour les autres bâtiments, les deux œuvres correspondent au 1% de chacune de ces deux grandes phases.

La mosaïque monumentale de Gustave Singier (1962)

Cette œuvre mesure environ 50 m de long par 1,60 m de hauteur. Elle est placée sur le bandeau de la terrasse au-dessus du préau. Les retours haut et bas, ainsi que l'autre face du bandeau sont également recouverts de mosaïque. L'entreprise parisienne Simplon a fourni les tesselles et réalisé la pose. Il s'agit d'une œuvre abstraite, lyrique, d'un peintre inscrit dans la démarche artistique de la nouvelle école de Paris.

Après un avis favorable de la commission d'agrément des artistes (23 octobre 1962) et celui du Conseil général des bâtiments de France (16 juin 1962), l'arrêté d’agrément du 27 novembre 1962 rappelle le montant maximal de la commande : 29 587 F. Dans la mesure où le devis de l'entreprise Simplon s'élevait à 13 500 F, l'artiste a dû accepter une rémunération inférieure au 20 000 F figurant au devis, pour l'exécution des cartons et la surveillance de la mise en œuvre.

Gustave Singier et l'architecte André Remondet avaient déjà collaboré pour la décoration du lycée climatique d'Argelès-Gazost (1960). Leurs réalisations dans les Hautes-Pyrénées bénéficient d'une protection au titre des Monuments Historiques (ISMH, 14/08/2008). De même, la mosaïque monumentale de Gustave Singier pour la Maison de la Radio à Paris (1964) fait partie des éléments protégés par l'arrêté d'inscription de ladite Maison du 28 avril 2018.

La mosaïque de Guingamp est tout aussi digne d'intérêt. Elle a cependant connu quelques désordres suite à la dilatation par la rouille des fers à béton du support. En 2020, l’œuvre a été "stabilisée".

Peu de temps après avoir été choisi pour le lycée Pavie, il reçoit commande de deux mosaïques pour le Collège technique du Mans. Outre ces mosaïques, il fut choisi pour de nombreuses commandes publiques de tapisseries et de peintures murales.

Soleil Celte de Georges Delahaie (1972)

La deuxième œuvre du 1% du lycée est une sculpture en feuille de cuivre (15/10) de Georges Delahaie (1933-2014), sur le thème du "Soleil Celte" située à droite de l'entrée principale, face au bâtiment d'internat.

Elle mesure 3,92 m de haut X 4 m de large X 0,6 m d'épaisseur, environ. Elle est ancrée au niveau de la pelouse dans une dalle de béton.

La commission nationale chargée d'étudier les projets de décoration des édifices publics, réunie le 29 avril 1969 avait refusé d'agréer le sculpteur. Son avis était aussi laconique que définitif : "Ce projet est très pauvre et ne présente pas les qualités requises pour une œuvre réalisée au titre du 1%." La commission avait donc demandé à l'architecte de proposer un autre artiste. In fine, c'est malgré tout Georges Delahaie qui propose une nouvelle maquette, sur le même thème du "Soleil Celte", deux ans et demi plus tard. La justification du sujet ne varie pas, les dimensions sont cependant augmentées de 2,5m à 3m à environ 4 X 4m. Le rapporteur, Maurice Allemand, est cette fois beaucoup plus positif : "La nouvelle proposition de Georges Delahaie est certainement très supérieure à celle qui nous avait été soumise précédemment. L'idée de sa sculpture est, explique-t-il dans une note jointe au dossier, "le vieux thème de la Spirale aplatie : le Triskell des anciens Celtes" ; dont le "geste évoque tout à la fois le défini et l'infini, le temps arrêté et l'éternité."

Quoiqu'il en soit de ce symbole, qui, comme tout les symboles anciens, nous laisse maintenant assez froids, l’œuvre me paraît tout à fait honorable."

De fait, la commission donne son agrément à l’artiste le 2 février 1972, pour un montant de 69099 F.

Dès sa première proposition, Georges Delahaie avait développé son intention :"Au fond, n'est-ce pas pour la quête de ce soleil mystérieux qu'Auguste Pavie était parti vers l'ORIENT lointain. Et si l'enfant, en regardant cette roue, pouvait percevoir à travers elle, la chaîne immense des hommes qui l'ont précédé en même temps que l'appel des futures à découvrir. - Alors... j'aurai réussi."

Le dossier conservé aux archives nationales nous apprend qu'Yvon Bourges, alors secrétaire d’État aux affaires étrangères, est intervenu pour demander des explications sur le rejet initial. L'artiste domicilié rue de Vaugirard à Paris en 1969, a installé son atelier à Plouer-sur-Rance, en 1972. L'intervention ministérielle a-t-elle autorisé l'architecte à proposer une deuxième fois Georges Delahaie ?

La réception définitive de l’œuvre est prononcée le 20 mars 1973.

La mosaïque de Gustave Singier est datée de 1962. La sculpture "Soleil Celte" de Georges Delahaie, date de 1972 et a été réceptionnée en 1973.

Documents d'archives

  • Archives Nationales : 19880466/35. Dossier du 1%. Lycée Pavie, 1958-1963.

    Archives Nationales : 19880466/35

Bibliographie

  • Hottin [Christian] Et Roullier [Clothilde], Un art d’État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens, 1945-1965, Rennes, PUR, 2017, 257p.

  • Harambourd [Lydia], L’École de Paris 1945 - 1965. Dictionnaire des Peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 2010, 525 pages.

  • Viatte [Germain] et Abadie [Daniel], Art et architecture. Bilan et problèmes du 1%, Paris, Centre National d'Art Contemporain, 1970.

  • Sinniger, Michel, "Delahaie et la sculpture monumentale", Revue de l'aluminium, n° 463, juin 1977.

Documents figurés

  • Archives Nationales : 19771564/20. Pavie-Guingamp. Décoration externat, 1955-1961.

    Archives Nationales : 19771564/20
  • Archives Nationales : 19880466/76. Remondet [André] et Simon [Patrice], Dossier du 1%. Ministère de la Culture, 1966-1972.

    Archives Nationales : 19880466/76
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020