La bannière de l'église de Pouaret est constituée de deux faces portant sur l'avers l'image de la Vierge à l'Enfant et sur l'envers celle de saint Maudez.

La représentation de la Vierge à l'Enfant est réalisée toute en broderie de fils de soie, laine, lin et métal, excepté au niveau des visages des figures où un travail de peinture à l"huile sur toile a été apposé probablement lors d'une restauration au 19e siècle. La Vierge tient l'Enfant Jésus dans ses bras et est entourée d'une nuée céleste d'où sortent des visages d'anges figurés avec leurs ailes. Les nuées sont travaillées avec la technique de la couchure concentrique. L'ensemble constitue une même partie, de forme ovale, qui a été appliquée sur le fond de la bannière. Ce fond de bannière est un velours rouge brodé de fleurons en fils guipés, répétés en semis. Ces mêmes fleurons se retrouvent sur les 5 festons qui constituent le lambrequin au bas de la bannière. Un galon doré borde l'ensemble de l'avers de la bannière sur tout le pourtour ainsi que sur les 5 festons découpés de façon arrondis. Une frange aux fils métalliques contourne ces galons sur tout le pourtour de la bannière et pas seulement sur la bas, comme sur les autres bannières d'Ancien Régime.

Une glissière en velours rouge uni (avers) et en sergé (envers) termine la bannière en partie haute, par laquelle la croix en bois (hampe et traverse) vient se glisser. La bannière est présentée sur sa croix dans l'église. Elle possède aussi des cordons, attachés de chaque côté de la traverse et qui permettaient aux porteurs de bannière de la maintenir à flot lors des processions.

Sur l'envers, se trouve figuré en broderie et en peinture (pour le visage et les mains) un saint (auréole) moine (tonsure) et abbé (avec sa crosse) vêtu d'une bure aux manches amples et au visage se tournant vers les cieux. La figure de ce saint est traditionnellement associé à saint Maudez. Il est figuré en pied, sur un tertre parsemé de fleurs en broderie et sur fond de velours de soie brodé de fleurons en semis. L'ensemble est encadré, comme un tableau, par une bordure large stylisée en broderie métallique, également sur un fond vert. Le tout est bordé par un galon placé sur tout le pourtour de la bannière ainsi que sur les 5 festons sur la bas de la bannière.

Au niveau des visages des figures et certaines parties carnées, des morceaux de toiles peintes ont été appliquées probablement lors d'une restauration au 19e siècle. La restauratrice, Angélique Durif, a découvert lors du démontage de ces parties, des restes de damas de soie ainsi que des fragments de papier (le papier servant de support et de renfort) qui étaient à l'origine brodés en fils de soie. Ces parties carnées étaient les parties les plus fragiles des bannières d'Ancien Régime et sont celles qui ont subi le plus de restaurations successives. Au 19e siècle, la pratique de peindre plutôt que de rebroder est fréquente et s'observe sur de nombreuses bannières d'Ancien Régime.