Lorsqu’en 1614 Jan Bouricquen recueille pour Charles de Maillé les droits honorifiques – les « prééminences » – de la famille de Carman, il dessine dans l’église de Plounévez-Lochrist deux tombeaux.
Le premier tombeau, sous une verrière aux armes des Carman, ne présente qu’une seule face ; il est encastré dans un enfeu surmonté d’une accolade ; à droite, un bénitier. Il s’agit là d’un tombeau destiné à la famille de Carman.
Le second tombeau est représenté dans ses quatre dimensions, dont trois sont occupées par des armoiries et leurs tenants dans la même disposition : un couple d’anges au centre, encadrés par deux anges latéraux. Mais un détail fait toute la différence : l’écu central est surmonté d’une mitre et d’une crosse. Il s’agit là du tombeau d’un évêque, en l’occurrence Monseigneur Jean de Carman, évêque de Léon à partir de 1503. Décédé en 1514, il fut inhumé dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. C’est donc un cénotaphe que Jan Bouricquen a dessiné. En 1910, Henri Frotier de la Messelière dessine le grand côté du cénotaphe, comme sorti de l’enfeu, sans armoiries, mais avec mitre et crosse. C’est le même que l’on peut voir actuellement.
L’église ayant été plusieurs fois reconstruite, on peut facilement imaginer que les panneaux du cénotaphe ont été remontés dans le désordre. C’est ainsi que l’on trouve sous l’autel de la croisée du transept, deux fragments provenant de l’un des grands côtés du cénotaphe.
Photographe à l'Inventaire