Description de la bannière extraite du livre Histoire de Renac par Edouard CHEVAL, reprise de l'article de la semaine religieuse du 6 août 1910 :
« La bannière paroissiale de Renac, brodée en bosse, or et soies multicolores, sur velours rouge, est de style ogival. La face principale présente une croix ancrée, atteignant, les quatre bords et sur laquelle broche un vaste médaillon de forme fuselée. Dans le centre de ce médaillon, et comme jaillissant d’un nimbe aussi fuselé et rayonnant apparaît le Christ-Enseignant, la main droite tendue en un geste oratoire, et la gauche soutenant la croix sur laquelle brille l’annonce du triomphe évangélique : IN HOC SIGNO VINCES ["par ce signe tu vaincras"]. Entre les quatre bras de la croix, s’appuyant sur le médaillon du christ et comme sortant de son épaisseur, quatre lunettes circulaires montrent les symboles traditionnels des quatre évangélistes. Mais l’homme aime à voir la réalisation des enseignements du Christ et le modèle de sa vie. Voici donc, au bas et sur le lambrequin terminal, la sainte Famille, image de la paroisse et de la famille chrétienne : Jésus, Marie, Joseph, Anne et Joachim. Des ceps de vigne et des gerbes d’épis encadrent tous ces sujets, montrant que l’Eucharistie est le terme de la prédication messianique et l’aliment de la vie chrétienne. C’est au revers de la bannière de Renac qu’il faut chercher la note locale et historique. Si la face nous a donné comme une synthèse du christianisme ; voici la synthèse paroissiale. Au centre, dans un médaillon fuselé, le patron de la paroisse : St André appuyé sur sa croix et en main la palme de martyre. À l’angle supérieur de gauche, St Julien, martyr à Brioude, sous Dioclétien, honoré le 28 août, jadis à la chapelle placée sous son vocable et aujourd’hui à l’église de Renac. À l’angle supérieur de droite, Saint-Marc, patron de la chapelle de Gavrain où il guérit de la fièvre. À l’angle inférieur de droite, Saint-Fiacre, avec ses attributs agricoles, patron de la chapelle de Trobert, où on l’invoque pour dysarthrie. À l’angle inférieur gauche, Saint-Maurice, patron du député-maire, insigne bienfaiteur de la paroisse, M. le Vicompte du Halgouët. Ces quatre saints apparaissent à mi-corps dans des encadrements quadrilobés. Les intervalles qu’ils laissent entre eux sont ornés de rinceaux aux roses et feuillages stylisés Au-dessous se déroule une banderole avec une inscription : PAROISSE DE RENAC MCMX. Le lambrequin qui termine cette face porte les armoiries qui rappelleront les souvenirs paroissiaux Au centre, l’emblème de la Patrie : l’écusson de Bretagne à la couronne ducale. A droite, les armes de l’abbaye de Redon : de gueules à deux crosses posées en pal et adossées d’or, l’écu timbré d’une mitre et entouré de deux branches d’olivier et de palmier. Et c’est là le symbole d’un glorieux souvenir, puisque, au mois d’août 833 à la demande de Saint-Conwoïon et de Nominoë, l’empereur Louis le Débonnaire donna la paroisse de l’abbaye de Redon. A Gauche, les armes des bienfaiteurs actuels de la paroisse, M. le Vicompte de Poulpiquet du Halgouët et Madame la Vicomtesse née de l’Espée : d’azur à trois pallerons (ou pies de mer) d’argent becquées et membrées de gueules et au-dessous de la devise : De peu assez ; et azur à une épée d’argent garnie d’or, accompagnée en chaf de deux croix recroisettées au pied fiché du même, à la face du second brochant sur l’épée. La bannière de Renac a été inaugurée le jour où M. l’abbé Jacques du Halgouët chantait sa première grand messe (le 10 juillet 1910). Admirablement exécutée, elle sort des ateliers de la maison Vaugeois (Jeusset, successeur), à laquelle elle fait honneur. »
Elle n'est plus sortie en procession aujourd'hui. Elle a été sortie pour la dernière fois vers 2010. Elle est conservée dans le chœur de l'église. On peut voir des marques de décoloration sur le tissu.
Étudiante Rennes 2