Dossier d’œuvre architecture IA29004718 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Pyrotechnie Saint-Nicolas : ensemble de trois magasins à poudre et bâtiments annexes (Guipavas)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Hydrographies L'Elorn Anse de Kerhuon
  • Commune Guipavas
  • Lieu-dit Saint-Nicolas
  • Dénominations
    édifice logistique, magasin de munitions, poudrière
  • Appellations
    Pyrotechnie Saint-Nicolas

"Depuis son acquisition par la Marine en 1787, l´anse de Kerhuon servait de parc au bois pour les constructions navales. Elle est fermée par une digue en 1829. "La pyrotechnie", comme on la nomme localement, a été créée à 9 km à l´est du château de Brest en 1868 sur la commune de Guipavas. Elle était reliée à la voie de chemin de fer Paris-Brest.

Un ensemble de quatre magasins à poudre nommés "poudrières" a été construit dans un vallon sur la rive ouest de la rivière Kerhuon. Ces édifices, clos individuellement par un mur de sûreté, sont quasiment identiques à ceux de la pyrotechnie du vallon du Nardouet à Cherbourg construits en 1877-1878. Ils sont les héritiers des magasins de l´île d´Arun (1693-1694) et de l´île des Morts (1808-1814).

Innovation architectonique, ces magasins sont dotés d´un sas d´entrée à chaque extrémité, de gaines de ventilation en sous-sol et de créneaux à lampe permettant de donner artificiellement de la lumière aux soutes via une chambre d´éclairage. Le plus petit magasin de la rive ouest, en mauvais état, a été récemment détruit [nous sommes en 2011] mais au moins deux des grands magasins voûtés ont gardé leurs dispositions d´origine : planchers et escaliers en chêne, lambris en châtaignier. Ils disposent toujours de huit créneaux de lampe et de trois fenêtres dotées des huisseries originelles, desservis par une chambre d´éclairage à chaque pignon. Leur couverture en tuile à deux pans et croupes sur charpente semble d´origine. La surface totale additionnée du rez-de-chaussée et de l´étage de chaque grande poudrière avoisine 800 m². Selon l´Index de la fortification française, 1874-1914, chaque magasin a une capacité de 160 t de poudre.

Les falaises du vallon de Kerhuon ont également été percées de tunnels par l´organisation Todt lors de la Seconde Guerre mondiale, afin d´y aménager des magasins souterrains. Une voie ferrée reliait les soutes à munitions de la pyrotechnie à l´aérodrome de Guipavas. Des travaux de mise aux normes de certains de ces magasins ont été réalisés en 2008 et 2009. La disposition des lieux, l´éloignement relatif des dépôts entre eux et la canalisation de l´effet de souffle (par la création de merlons pare-éclats) doit permettre d´éviter toute détonation par "influence" ou "sympathie".

Pour des raisons évidentes de sécurité et de confidentialité, la partie du site qui concentre les activités de fabrication et d´assemblage des projectiles a été installée, dès l´origine, sur la pointe appelée Saint-Nicolas à l´est de la confluence de l´Elorn et de la rivière du Kerhuon. Les manutentions ont lieu principalement par voie maritime depuis des quais spécifiques. L´orthophotographie historique de 1919 laisse apparaître plus de 80 bâtiments dont un spectaculaire alignement d´une quinzaine d´ateliers. Aujourd'hui, le site de la pyrotechnie Saint-Nicolas avoisine les 140 ha et assure la maintenance, le stockage et la délivrance des munitions et deviendra à terme le seul lieu de stockage des munitions pour la Marine en France".

(Lécuillier Guillaume, 2011).

A partir de 1868 est construit un ensemble de quatre magasins à poudre sur la rive ouest de la vallée de Kerhuon à Guipavas. Ils succèdent ainsi aux trois magasins à poudre de l´île des Morts (1808-1814) qui sont devenus vulnérables en raison de l’augmentation de la portée de l’artillerie embarquée.

A partir de 1905, le site de Kerhuon dit la "pyrotechnie Saint-Nicolas" concentre la conception, la fabrication, la conservation et le ravitaillement en munitions de la place de Brest. Le toponyme Saint-Nicolas fait référence à la chapelle seigneuriale du château de Kerhuon où demeuraient le comte et la comtesse de la Poype au début du 20e siècle.

Le site militaire de la "pyrotechnie Saint-Nicolas et des poudrières et magasins souterrains de la vallée de Kerhuon" s’étend sur près de 121 ha dont l’anse de Kerhuon. Il bénéfice d’un polygone d’isolement créé en 1954 et modifié en 2012 et d’un plan de prévention des risques technologiques. Le plus petit magasin à poudre de la rive ouest de la vallée de Kerhuon a été détruit avant 2009.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1868, daté par source

Quatre magasins à poudre - trois grands et un plus petit (détruit) - sont implantés à l'ouest de la vallée de Kerhuon à Guipavas. Le magasin à poudre le plus méridional se trouve à 600 mètres au nord du pont de la voie ferrée ; 1300 mètres le séparent du magasin à poudre septentrional.

Chaque magasin à poudre est clos individuellement par un mur de sûreté en moellon. Les magasins sont dotés d´un sas d´entrée à chaque extrémité, de gaines de ventilation en sous-sol et de créneaux à lampe permettant de donner artificiellement de la lumière aux soutes via une chambre d´éclairage.

Au moins deux des grands magasins voûtés (68 m x 15 m environ) ont gardé leurs dispositions d´origine : planchers et escaliers en chêne, lambris en châtaignier. Ils disposent toujours de leur huit créneaux de lampe à vitre (19 et 10 mm d’épaisseur) et de trois fenêtres grillagées dotées des huisseries originelles, desservis par une chambre d´éclairage à chaque pignon. Leur couverture en tuile mécanique à deux pans et croupes sur charpente semble d´origine. La surface totale additionnée du rez-de-chaussée et de l´étage de chaque grande poudrière avoisine 800 m². Selon l´Index de la fortification française, 1874-1914, chaque magasin avait une capacité de stockage de 160 t de poudre.

Seule une partie du site militaire - deux magasins à poudre de la seconde moitié du 19e siècle - a été étudiée dans le cadre de l’Inventaire du patrimoine culturel en 2009. L’un des magasins à poudre sert d’entrepôt à des collections historiques et pédagogiques en lien avec la poudre et la fabrication de projectiles explosifs ; le second - dans son jus - était vide.

La partie du site militaire de la pyrotechnie Saint-Nicolas située à l’est de l’anse de Kerhuon n’a pas été étudiée.

  • Murs
    • granite moellon
    • gneiss
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • lambris de couvrement
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis avec jour en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, inégal suivant les parties
  • Mesures
    • l : 68 m ((dimension extérieure))
    • la : 15 m ((dimension extérieure))
  • Précision dimensions

    Les magasins à poudre mesurent 68 m de longueur x 15 m de largeur.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    édifice logistique, magasin de munitions

Il s'agit d'un site militaire : l'accès est interdit sans autorisation préalable.

Communes dans lesquelles s'exercent les principales prescriptions de maîtrise de l'urbanisation autour des installations concernées : Guipavas et Le Relecq-Kerhuon (polygone d'isolement institué par le décret du 20 octobre 1954 modifié par le décret du 19 janvier 1970).

Bibliographie

  • FRIJNS, Marco, MALCHAIR, Luc, MOULINS, Jean-Jacques, PUELINCKX, Jean. Index de la fortification française. Métropole et Outre-mer. 1874-1914. Vottem (Belgique) : autoédition, 2008, 832 p.

    p. 476-477
  • LÉCUILLIER, Guillaume (dir.), BESSELIÈVRE, Jean-Yves, BOULAIRE, Alain, CADIOU, Didier, CORVISIER, Christian, JADÉ, Patrick. Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal. Rennes : éditions Presses Universitaires de Rennes, collection Cahiers du patrimoine, 2011, n° 94, 388 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 292-295

Documents figurés

  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-finistere-depot-des-obus-apres-le-vernissage-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 5 J 405
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-legende-d-origine-8.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 5 J 407
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-du-port-bretonnes-employees-a-la-peinture-des-obus-de-gros-calibre-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 5 J 409
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-preparation-des-obus-de-340-mm-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 5 J 458
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-epreuve-a-l-eau-des-obus-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 5 J 459
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-atelier-de-lavage-des-obus-de-75-mm-apres-la-coulee-de-melinite-et-le-tassage-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 7 J 616
  • Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/pyrotechnie-de-saint-nicolas-chargement-alesage-et-nettoyage-apres-chargement-des-gaines-legende-d-origine.html

    Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense : SPA 7 J 627

Annexes

  • Iconographie
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2011, 2022
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

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