Le quartier de Villeneuve trouve son origine, à la fin du 19e siècle, dans le projet urbain élaboré par le propriétaire de l'ancien manoir de Villeneuve, M. Vaudois. Ce projet, modifié et poursuivi par son neveu, René Amiot (entrepreneur à Rennes et à Brest) aboutira au classement dans la voirie urbaine, en avril 1887, de plusieurs voies est-ouest qui en forment l´ossature et contribuent à sa connexion avec les quartiers voisins, l´ancien faubourg de la Madeleine à l´ouest, et le quartier Prison-Sud Gare à l´est.
Il est d'abord conçu comme une extension du faubourg de la Madeleine, sur lequel il s'appuie, ainsi que l'indique l' emplacement prévu pour la construction de l'église. La municipalité proposera pour celle-ci une parcelle îlot bordant la route de Nantes au lieu de l'emplacement projeté par M. Vaudois, sur une place au nord-ouest de l´ancien manoir de Villeneuve.
Réalisé en concertation avec la municipalité, pour obtenir la prise en charge de la voirie mais également l'aboutissement positif de son projet, freiné par la présence de plusieurs propriétaires, le quartier de Villeneuve est une entité forte par sa cohérence urbaine et architecturale, comme par l'importance de ses équipements (église, écoles, crèche et jardin public).
L´ouverture d'un réseau secondaire, constitué d´axes nord-sud parallèles (rues André-Désilles, Etienne-Dolet, Général-Margueritte) permet la desserte du lotissement, prolongeant lentement vers l´est, jusqu´à la rue de l´Alma, une urbanisation livrée à la concurrence de plusieurs spéculateurs.
La construction de la prison départementale, à partir de 1898, puis de l´église des Sacrés-Coeurs, enfin de la caserne Margueritte, obligera la ville à s´impliquer dans l´élaboration et la réalisation d´un réseau cohérent, avec en particulier l´ouverture de la rue Général-Margueritte.
Doté d´équipements publics (école, crèche, jardin) dans les années vingt, mais également d´une nouvelle école privée, en 1934, le quartier de Villeneuve est un quartier populaire où l´essor du logement individuel est favorisé par les lois sur l´habitat social à la fin des années vingt. C'est un des rares quartiers disposant d'un cinéma, aménagé dans l'ancienne salle des fêtes de l'école Saint-Joseph en 1950, aujourd'hui disparu.
Photographe à l'Inventaire