Dossier d’œuvre architecture IA29004021 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Front portuaire du Styvel (Camaret-sur-Mer)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Crozon
  • Commune Camaret-sur-Mer
  • Dénominations
    front bâti
  • Précision dénomination
    front portuaire
  • Appellations
    quai du Styvel
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, immeuble, hôtel, restaurant

En 1831, le site côtier du Styvel ne comprend qu´un simple hameau (un magasin pour la pêche, une maison et ses dépendances) en raison de sa difficulté d'accès depuis le Notic (présence d´une grève vaseuse à marée basse et obligation de contourner la falaise de Beg ar Gac à marée haute). Le recensement de 1856 indique que seules deux familles de pêcheurs y habitent, celles d´Urbain et de François Le Fur, qui comptent chacune 7 enfants. Leurs deux maisons, encore présentes dans les années 1930, étaient situées sur le front de mer, à proximité de la cale du Styvel. Pendant une vingtaine d´années, ces deux familles occuperont seules les lieux. Le désenclavement du site a commencé en 1867 avec la construction d´une cabane-abri pour le canot de sauvetage. L´année suivante, afin d´accéder plus facilement à celui-ci, un sentier est taillé dans le roc au pied de la falaise (élargi en 1895). À partir de cette époque, les conserveries et la pêche à la sardine ayant entraîné brutalement le surpeuplement du quartier du Notic, le Styvel devient un lieu d´habitation. En 1886, on y recense une cinquantaine d´habitants. Déjà, en 1856, des chantiers de construction navale sont répertoriés au Styvel (après la construction du quai au Notic une dizaine d'années auparavant) : celui de Philibert Le Roux (entre la falaise et l´anse du Styvel où il construit une sorte d´estacade) ; celui d´Arthur Le Goff (entre la chapelle et le Styvel) ; celui de Corneille Dorso associé à M. Marchand ; ceux de Dagorn, Le Hir, Belbéoc´h et Yves Boënnec (qui a construit une cale de lancement en 1894, allongée et élargie en 1896). En 1879, une conserverie, « l´Usine Rouge », s´installe et, en 1897, le gérant Eugène Fouché construit une estacade en bois de 60 m par 2,50 m pour débarquer ses marchandises. Hervé Le Hir et Bernard Le Mons installent une forge. Le quartier est très vivant : Victorine Le Fur et Eugénie Le Hir y tiennent des auberges. Une fontaine (dont le lavoir est encore visible) permet aux pêcheurs de s´approvisionner en eau douce. Au début du 20e siècle, le prolongement du quai Toudouze jusqu´au Styvel achève de désenclaver ce quartier. Des chantiers de construction navale disparaissent, d´autres sont repris et de nouveaux s´installent : Alexandre Morvan s´installe en 1908. François Joseph Keraudren reprend les chantiers de Le Goff et Le Hir et installe un dépôt de bois et une scierie au-dessus de la plage du Corréjou aux environs de 1910. Pierre Lastennet et Pierre Boënnec s´installent de 1913 à 1982 à la place de l´ancien chantier de Michel Provost (lui-même ayant construit une cale de lancement de 144 m², toujours en place, en 1905). Eugène Le Bris, de 1921 à 1948, lancera ses bateaux de la cale qu´il a construite en 1923 (160 m²) dans l´axe de l´actuelle rue Général Leclerc (ses ateliers se situant dans les bâtiments de l´ancienne usine de conserves Caradec). La cale sera démolie peu après 1948. Tandis que la forge se maintiendra au Styvel avec Pierre Kermel jusqu´en 1960, date de la reprise par Francis Bescou et du déménagement de l´activité dans l´ancienne usine Caradec. A partir de 1950, les activités maritimes du Styvel disparaissent peu à peu en raison du développement du tourisme. Les cafés deviennent des hôtels-restaurants et l´usine Rouge, vendue en 1936, sera détruite en 1992, pour permettre la construction d´une résidence. Le front portuaire actuel du Styvel ne comprend plus que quatre maisons datant du début du 20e siècle, une cale, ainsi que deux hôtels-restaurants datant du milieu du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1845, daté par source

Ensemble de bâtiments relativement hétérogènes. L'ancienne maison du gérant de l'Usine Rouge est un bon exemple de l'architecture originelle de ce front portuaire.

Données complémentaires architecture PATMAR

  • REFC CAM13
  • THPA Transit terre/mer ; Activités artisanales et industrielles liées à la mer ; Activité balnéaire de loisirs et de santé
  • PROJ
  • MENA
  • PMEN
  • DREC peu cité
  • AVIS
  • INGP intérêt de mémoire
  • PING Ce quartier de Camaret, s´est développé autour de l´activité maritime (construction navale, conserverie, forge, etc.) pendant près d´un siècle.
  • RECO Le front portuaire du Styvel, situé à l´extrémité ouest de l´ensemble du front portuaire de Camaret-sur-Mer, constitue une zone à risques pour la pérennisation de l´identité maritime paysagère du lieu. Composé d´éléments bâtis déjà hétérogènes et de qualité parfois faible mais néanmoins en accord avec la partie centrale du front portuaire (du point de vue des hauteurs, des volumes, des couvertures du toit), il s´intègre pour l´instant sans rupture majeure dans le paysage du port. Situé dans les abords de protection des abords de la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, monument historique classé, la probabilité de voir les éléments du front portuaire du Styvel est théoriquement faible mais néanmoins possible. D´ailleurs, il se transforme rapidement suite à la destruction des bâtiment pour faire place à des immeubles résidentiels, à l´instar de ce qui s´est passé dans les années 1990 pour « l´usine Rouge », ou à la dénaturation de l´aspect extérieur des éléments. Il risque de se banaliser. Pour arrêter impérativement la logique de réaménagement au coup par coup et sans perspective d´ensemble, qui prévaut actuellement, et pour privilégier la restauration de l´existant au plus près de l´esprit portuaire du Camaret-sur-Mer, il serait opportun d´utiliser rapidement l´article L123-1-7 du code de l´urbanisme sur la « protection paysagère », en requalifiant de façon patrimoniale les bâtiments de ce front portuaire du Styvel. Le quai du Styvel, qui participe à la cohérence visuelle de l´ensemble des quais, mérite une rénovation complète qui doit être réalisée en respectant les matériaux et le mode de construction originels. En attendant cette rénovation, il faut veiller à ce que les interventions ponctuelles ne dénaturent pas le parement en pierres de taille apparentes et limiter les colmatages d´urgence à l´aide de ciment qui pourraient peu à peu créer une situation irréversible. Ce quai doit être régulièrement, notamment en arrachant les plantes susceptibles de déchausser les pierres.

Abords d´un monument historique.

Documents d'archives

  • Archives des Ponts et Chaussées, Département du Finistère, 4S 1392/1852-1938 et 4S 1393/1930-193.

Bibliographie

  • BUREL, Marcel. Camaret sur mer, promenade dans le passé. Bannalec : Imprimerie régionale, 1984.

    p. 29-42
  • Le patrimoine des communes du Finistère (collection Le Patrimoine des Communes de France). Charenton-le-Pont : Flohic Éditions, 1998, t. I.

    p. 312-321
  • AMGHAR, Julien. Les petits ports et les usages du littoral en Bretagne au XIXe siècle. Thèse d'Histoire : Université de Bretagne Sud, Lorient, 2006, 2 vol.

    p. 200-203 (thèse) et p. 33-38 (annexes Inventaire général vol. I)
  • Entretien avec Claude Le Fur, association Nautisme, arts et cultures.

Périodiques

  • KERDREUX, Jean-Jacques. Camaret en 1831. Crozon : Avel Gornog, 1995, n° 3.

    p. 4-8
  • GALIFOT, Agnès. Différentes époques, différents quais : le port de Camaret. Crozon : Le Presqu´îlien, 2002, n° 99.

    p. 22-23

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006